| Triés par durée, supérieure à un mois :
Opérateur de production 8 mois
Ca consiste à faire marcher une machine.
Arrivée le matin, prise du programme de la journée, démarrage de l'installation. Vérification que les palettes correspondent au programme, ainsi que la palettisation (nombre de couches, nombre de produit par couche). Vérification que le marquage au jet d'encre est correct, que les emballages sont corrects, que la machine est bien configurée.
La machine a régulièrement des petits bugs, il faut la surveiller, éventuellement la relancer, la décoincer, la nettoyer un peu. Si la machine fonctionne correctement, il n'y a quasiment rien à faire. Si ça fonctionne mal, on fini la journée en sueur.
Problème de cette mission, le bruit, la poussière, les horaires décalés (début à 5h une semaine, début à 13 heures la semaine suivante).
Préparateur de commande ~6 mois
Des produits arrivent chacun sur une palette, il faut les trier sur d'autres palettes à destination de magasins/clients.
Parfois, c'est indiqué sur le produit : par exemple, il y a une palette de lait, une palette de cartons contenant des petits suisse, une palette de cartons contenant des fromages blancs. Sur chaque carton, il y a un numéro de client, il faut mettre ce produit sur la palette qui correspond au client.
Parfois, on a une liste : le client veut tel et tel produit, ils sont au picking (=à l'emplacement) XXXX et XXXX.
Dans les vignes ~6 mois
Très agréable de travailler à l'extérieur, sauf quand il flotte évidemment. A ce moment là, bottes et gros k-way obligatoire.
Epamprage : arracher les petites pousses au pied des vignes. Ca fait vraiment mal au dos, au point de ne plus pouvoir le plier. Les gants pour les rosiers fonctionnent bien. C'est le seul boulot où je fus payé à la tâche : 30 euros les mille pieds. Il y avait aussi une histoire de chausserons et de contre-boutons, oublié à quoi ça correspondait.
Effeuillage : arracher des feuilles pour que le raisin ait de la lumière (côté soleil levant, sinon côté nord -rayons moins chauds) Pas très compliqué.
Désherbage : avec une binette ou une sorte de barre à mine, enlever les petites plantes qui poussent. Il y a des plantes qui ressemblent beaucoup à de la jeune vigne (mais en plus violet), on les appelle des “américains”, c'est pas facile à enelver.
Relevage : passer les branches entre les fils, mettre les fils qui soutiennent la vigne en haut des piquets, entre deux clous. Mettre une agrafe pour resserrer ces fils.
Dans une librairie ~5 mois
Encore un magasin, mais cette fois-ci au contact des clients. Je me suis souvent demandé comment un employé me voyait, moi, le client, qui vient le déranger pour mes problèmes, si je bafouille, va-t-il le remarquer, si je lui demande un truc qu’il n’a pas, me rira-t-il au nez… Bah finalement, on s’en fout. On aura oublié votre existence 10 min après votre départ.
La librairie en question était une librairie pour libraires, pas pour particulier, mais est organisée comme une “vraie” librairie pour que ça soit plus sympa pour les clients. Il devait y avoir grand maximum 30 clients par jour. L’essentiel du boulot consiste à déplacer les livres. A chaque déplacement, il faut noter la nouvelle adresse du livre (le “picking”). Pour mettre un nouveau livre en rayon, si le rayon est plein à craquer mais qu'il faut absolument qu'un livre soit au milieu du rayon, il faut décaler tous ceux qui suivent, onc parfois on doit déplacer une centaine de livres pour en rentrer un seul.
Donc on réceptionne des cartons de livres, on les scanne en les comptant, puis ils vont sur la table des nouveautés/dans les présentoirs des meilleures ventes, puis on les range en rayon.
Curieusement c’est pas très intellectuel comme boulot. Certes c’est à la limite du tertiaire mais c’est juste du commerce finalement. J’aurais pu vendre de la vaisselle à la place de livres, ça aurait rien changé. Je m’attendais à quelque chose d’autre. Un autre rapport avec les bouquins. Tout de même, on peut voir les couvertures, feuilleter, on a apprend des choses, ça ouvre un peu l'esprit.
Si on déplace un livre sans saisir son adresse (sans faire le picking), il disparaît dans le NEANT. Ca parait étrange mais c’est vrai. Au mieux ils sont retrouvés quelques mois plus tard lors d’un inventaire, mais c’est trop tard. Faut pas non plus se tromper en comptant les livres reçus. Certaines commandes font plusieurs centaines de colis, donc faut pas s’embrouiller.
Les cartons doivent pas dépasser 20kg, c’est dans les conventions collectives, donc ça va. Et c’est lent.
Rien de spécial. On attend le client/la prochaine livraison/la prochaine décision de déplacer ceci ici et cela là.
Développeur informatique ~4 mois
Un boulot assez particulier car c'était du télé-travail en plus pas quelque chose de manuel. Rester tout le temps chez soi c'est vraiment pas très bon mentalement, et physiquement j'ai dû prendre 10 kilos. Beaucoup de stress, par exemple appel téléphonique à 22 heures car il faut un prototype (d'un truc qui a été vaguement évoqué un jour) fonctionnel pour le lendemain. De la désorganisation, cette présentation du lendemain peut être annulée. On peut me demander de développer un truc pendant une semaine, puis une modification que le chef croit mineure alors qu'en réalité ça m'oblige à développer tout à fait autre chose, ce qui fait que la semaine est perdue. Lorsque je fais un boulot physique, j'évacuais le stress en travaillant. A la fin de la journée je pouvais regarder derrière-moi et constater ce que j'avais fait. Là c'est du virtuel, être sur l'ordinateur ne fait rien évacuer et j'avais souvent l'impression de bosser pour aucun résultat. Recevoir des ordres/des félicitations/des reproches d'une personne qui s'y connait techniquement moins que soi, c'est assez bizarre aussi. On m'a demandé de faire des choses en dehors de mon champ de compétence, par exemple j'étais embauché pour du php et j'ai dû faire du flash (jamais fait de flash de ma vie). Je n'ai travaillé que pour une seule entreprise donc avis à nuancer. Appris tout de même beaucoup de choses et la paye était très bonne.
Conditionnement dans un chais ~3 mois
Du travail à la chaine dans un château viticole. Au début de la chaine, un type charge des bouteilles, qui passent dans une laveuse, puis dans une machine qui met les capsules (c’est les trucs rouges au dessus des bouchons), puis éventuellement dans un laser qui va graver un numéro de série sur la bouteille, et enfin, au bout de la chaine, deux personnes mettent les bouteilles en carton. Ce carton va passer sur un nouveau tapis roulant, où il sera scotché, où un numéro sera imprimé, et enfin, quelqu’un (moi) récupère le carton (le fameux de 18 kilos) et le pose sur une palette. En théorie, c’est réglé comme du papier à musique. En pratique, il y a souvent des problèmes.
La laveuse cassait les bouteilles, les capsules ne se collent pas au goulot, l’étiquette est décalée, la scotcheuse ne colle pas (généralement, elle oublie de scotcher le bas du carton, pour que celui-ci s’ouvre par en dessous quand on essaie de le prendre), et les numéros ne s’impriment pas. Bien sur, il faut rattraper chaque problème à la main (gratter les étiquettes voir réouvrir des palettes de carton). Globalement, c’est plutôt peinard. On est au frais. Ya pas à réfléchir, sauf quand il faut compter les bouteilles que l’on charge (on peut nous demander de mettre 518 bouteilles par exemple).
Ne pas casser de bouteilles et ne pas s’emmêler dans les nombres.
Poser des cartons d'une vingtaine de kilos sur une pile pouvant dépasser 2 mètres, à bout de bras. Mettre les bouteilles sur le tapis roulant est très répétitif et défonce un peu les mains et le dos.
Parfois, il faut faire des caisses de bouteilles en bois. On mets les bouteilles dans la caisse, puis on l'agrafe. Encore une fois, rien de sorcier, si c'est une agrafeuse manuelle rester bien droit.
Il existe des chaines de toute taille, de 3 personnes à 300 personnes.
Supermarché (mise en rayon) ~3 mois
Le boulot commence tôt, souvent vers 4 heures. Chaque personne à un rayon (bonbons, biscuits, confitures, conserves, huile etc…) et doit le remplir avant l’ouverture du magasin.
En tant qu’intérimaire, je remplaçais une personne absente. Au début, je travaillais avec quelqu’un, je me mettais par exemple avec responsable du rayon plats cuisinés, il amenait les palettes, déchargeait les colis en face de là où les produits allaient, et je devais donc ouvrir les cartons et mettre les produits à la bonne place.
Pas grand chose de difficile, si ce n’est qu’il vaut mieux éviter de laisser les cartons à moitié pleins. Certaines personnes sont OK pour qu’on regroupe deux cartons à moitié plein dans un seul, d’autres d’accord pour le pas entamer de carton qui ne va pas rentrer en entier, et d’autres veulent que tout rentre.
Alors on ouvre le colis, on voit que ce sont des gateaux au chocolat marque bidule, on trouve l’emplacement, et on bourrine, on force, on planque l’excédent derrière les autres gateaux et quand on a enfin réussi à rentrer le coli, on s’aperçoit que le prochain coli ce sont exactement les mêmes gâteaux. Et donc on force à nouveau, on fait notre petite chirurgie dans les entrailles du rayon et miracle ! Les deux colis sont rentrés, plus que cinquante autres.
Dans un magasin, le plus difficile c’était le rythme. De 6h à 9h on a certes 5h pour mettre en rayon puis rendre les rayons jolis (faire le “facing” tirer les produits du fond vers l’avant), mais c’est incroyablement court et ça passe incroyablement vite. C’est aussi vraiment fun.
Mais ce n’est pas valable pour tous les magasins. Dans d'autreson fait ça quand les clients sont là, certains vont même jusqu'à bloquer les rayons avec des caddies le temps réapprovisionner.
A l’ouverture, on va en pause, puis les titulaires vont faire je-sais-pas-quoi (gérer les réaprovisionnement des stocks je crois) pendant que les intérimaires vont vider les poubelles de cartons dans la terrifiante broyeuse à carton (qui se met en grève en pleurant si on lui donne trop de cartons à manger), ou bien finir de remplir un rayon.
Outre les horaires le matin, ce qui me dérange le plus dans ce boulot c’est qu’on soit obligé de travailler le samedi (tout en faisant 35h). Ya aussi le fait que c’est payé une misère. En étant interimaire je gagnais d’avantage que le mec qui avait 15 ans de boite. Et je pouvais faire des heures sup, tandis que lui devait prendre des RTT -et se faire remplacer par un intérimaire…
Certains rayons sont plus chiants que d’autres, les plats préparés/les confitures sont fragiles mais si ya de la casse vous êtes pas non plus viré direct pour autant, donc relax. Il faut être rapide. Essayez de tendre le bras vers le sol le plus vite possible et de le ramener le plus vite possible devant vous. Voilà, rapide comme ça tout le temps de travail, sinon on dégage. Pas mal de petites blessures avec cartons/conserves. C’était un plaisir. Les gens qui font des petites blagues à la con, qui sourient tout le temps, qui chantent en gueulant sur la musique passant dans le magasin, vraiment des bons souvenir. Et quand un rigolo était un peu à plat, un autre prenait le relais. Des petites guéguerres, par exemple, entre les gars du rayon liquide et ceux de l’épicerie, ou entre deux personnes qui visent la même promotion mais rien de méchant. Vraiment admiratif de ces gens qui arrivent à garder et transmettre leur bonne humeur. Ca m’a appris beaucoup de choses. J’aimerais bien arriver à faire ça.
Employé communal ~3 mois
Il y a toujours plein de petites choses à faire. En général c'est surtout du nettoyage, ça peut être aussi du dépannage, du bricolage. S'occuper du cimetière. Livrer des poubelles à de nouveaux habitants. Tailler les arbres. C'est difficile à résumer car le boulot, dans les villages en tout cas, est très varié. L'employé communal est un peu l'homme à tout faire, il faut s'adapter. Comme on est souvent à droite à gauche, on gère le temps comme on le veut, du coup ça peut être très tranquille.
On a l'impression d'être responsable du village, d'être une sorte d'autorité, sans nous ça ne marcherait plus.
Tri du raisin ~2 mois
Pendant les vendanges. Lorsqu'elles sont faites à la machine, celle-ci récolte souvent des impuretés (branches, feuilles, insectes…). Le raisin passe sur un tapis vibrant et il faut ramasser ces impuretés et les jeter à la poubelle. Comparé à ceux qui coupent le raisin, on est à l'abri des intempéries, on se fatigue moins… Par contre ya souvent beaucoup de bruit, on ne peut pas trop discuter.On ne peut pas non plus s'entraider car on est chacun à son poste.
Dans une ferme ~1 mois et demi
Chez un fermier qui s’est battu pour avoir la certification bio et il fournit maintenant une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne, les clients s’engagent à acheter tant de produits sur l’année, mais aussi à venir travailler un peu sur la ferme). En soit le boulot est pas si dur. Levé le matin vers 7h, il faut aller nourrir les cochons, qui sont quand même assez impressionnants. Faut s’imaginer un espèce de petit tank sur pattes qui arrive à la hanche. Avec des dents. A part ça, c’est essentiellement de l’arrachage de mauvaise herbe. On a aussi planté des haricots, mis de l’engrais, cueilli des oignons et des patates, ramassé des fruits, et ramassé des tonnes et des tonnes de cailloux. Bref, rien de sorcier. Les journées étaient longues (plus de 10h), avec tout de même beaucoup de pauses. La ferme non-séparé de la maison donne l'impression d'être toujours au travail.
Vraiment rien de spécial. Faut juste faire attention aux légumes. Les pieds défoncés à force de marcher sur les cailloux/la terre. Ajoutez le dos si vous n’avez jamais bossé en agriculture et les doigts si vous êtes pas doués avec les outils.
Tri de colis 1 mois
Une société prestataire pour La Poste. On travaille par équipe d'une dizaine. Les colis sont déchargés sur un tapis, scannées par une personne, puis jetés dans tel ou tel bac qui correspond à une région. Les bacs font près d'1m70 de haut, parfois ils peuvent s'ouvrir, parfois non. Donc, si on reçoit un ordinateur et que le bac est vide… on va devoir lâcher l'ordinateur à l'intérieur, de 1m70, pas le choix. Des bouteilles de vin étaient régulièrement cassées.
Les autres qui durent moins d'un mois ou bien pour lesquels j'ai la flemme de rédiger une description ça a été : technicien pour spectacles, nettoyage dans une sorte d'hôtel, monteur d'abris de piscine, déménagements, maintenance, désamiantage, videur de fosse sceptique, manœuvre sur un chantier, chaines diverses, création de sites web... je sais plus trop.
Ca fait beaucoup de trucs différents mais ce sont des boulots sans responsabilité durant quelques semaines pour la plupart. Et c'est l'interim qui propose. En vérité c'est un peu une attitude de facilité, attendre que l'interim propose des boulots alimentaires faciles au lieu de me former/trouver un vrai boulot. En outre, on est débutant à chaque fois donc c'est très simple : on a qu'à suivre les ordres. S'il y a un problème, en général on se fait pas engueuler. Ce sont des petits boulots, pas des métier. Par exemple dans le super marché, moi je mettais en rayon sans réfléchir, les CDI réfléchissaient (quel produit, quel emplacement, combien en mettre...).
Pour la plupart on peut donc débrancher son cerveau et laisser le corps travailler tout seul.
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