- Le capitalisme, ayant grignoté tout ce qu'il y a à grignoter dans l'espace physique (ressources, espace, productivité), et ayant faim de davantage de croissance, se crée un espace de croissance purement virtuel pour se sauver lui-même. C'est le symptôme d'un capitalisme crépusculaire.
- Le métavers se présente comme une utopie, mais c'est une dystopie qui reproduit les tares du monde réel (le "tout marchandise").
L'article dit plein d'autres choses évidemment...
Juste après, rien à voir, il y a un article de Bourdieu qui dit que :
- Chaque champ (journalistique, politique, scientifique...) suit ses propres logiques internes et qu'il est important de connaître ces logiques pour comprendre les comportements des acteurs de chaque champ.
- Le champ politique produit et impose des oppositions (vulgaire/distingué, nationaux/étrangers, pauvres/riches, wokes/universalistes...) plus ou moins bidons pour que les gens pensent en utilisant ces oppositions. On ne peut alors contrer une opposition que par une autre opposition, ça n'est pas une idée qu'on réfute avec des faits, mais une idée qu'on réfute par concurrence.
- La concurrence entre acteurs d'un même champ produit une uniformisation, paradoxalement, car une des promesses de la concurrence est de produire de la diversité.
Roi of the Suisse -
posté le 18/02/2022 à 11:29:42 (27376 messages postés)
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Alerte neige !
Le chômage n'est pas forcément une mauvaise chose
- Le taux de chômage n'est pas un indicateur économique très clair.
- Un fort chômage peut-être synonyme d'une mauvaise santé économique d'une région (département du Nord : beaucoup d'usines ont été délocalisées, les gens se retrouvent sans emploi)
- Un fort chômage peut aussi être synonyme d'une très bonne santé économique (Hérault : département très dynamique et attractif, beaucoup de gens s'y amassent pour trouver de l'emploi, mais le département n'arrive pas à donner du travail à tous ces gens)
- Un faible chômage n'est pas forcément une bonne chose (Creuse : région peu dynamique, les jeunes s'exilent vers des régions plus attractives, moins de demandeurs d'emploi)
- Bref, il faut bien distinguer si un fort taux de chômage est dû à "trop peu d'usines" ou "trop de gens", et si un faible taux de chômage est dû à "beaucoup d'usines" ou "pas assez de gens".
Autre chose, qui n'est pas dit dans la vidéo mais je le rajoute : on peut baisser le chômage artificiellement en dégradant les conditions de travail par la législation (smic, destruction du code du travail...). Le chômage diminue, mais la pauvreté et la précarité augmentent ! Est-ce que c'est ce qu'on veut vraiment ? Le taux de chômage n'est qu'un indicateur (en plus un indicateur très flou !) et il ne doit jamais constituer un but en soi. Il faut toujours se demander ce qu'on veut vraiment, et ne pas se focaliser sur un chiffre, qui, comme toute métrique, possède des angles morts, ne retranscrit pas la réalité dans toute sa complexité.
subotai -
posté le 18/02/2022 à 21:47:00 (481 messages postés)
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❤ 1Roi of the Suisse
Il est Conan, un Cimmérien. Il ne pleurera pas, alors je pleure pour lui.
Tiens c'est rigolo j'avais envie de parler de Bullshit Jobs de Graeber quelque part sur le forum, parce que je suis en train de le lire et que j'ai envie d'en parler.
Il parle de quelque chose d'assez proche a un moment, il se demande si l'obsession du plein emploi ne pousse pas a la prolifération des jobs a la con.
En se basant sur le fait que la productivité a explosé depuis les années 70, que la proportion des emplois d'un 4e secteur (non plus Production, transformation et services), basé dans les assurances, le managérial et le transfert d'information, explose par rapport aux autres, et alors qu'apparemment sur trente/quarante heures travaillées, il n'y en a que 15 d'utiles/productives, Il se demande si vraiment créer des emplois est une chose utile, en dehors des vies qui sont permises par ces emplois. Genre les emplois ne servent a rien, ne produisent rien et ne transforment rien, mais puisqu'on est obligé de travailler pour vivre il faut bien qu'il y aie des emplois.
Ca se répercute aussi dans la politique, où la simplification d'un secteur donné (qui ferait économiser de grosses sommes, par exemple ) va être mis en face des emplois que ça rendrait caduque. En gros simplifier des systèmes ça condamnerait des gens au chômage, ce qui évidemment est mal puisque ça veut dire que ça en fait des assistés, alors même que la société tournerait mieux que s'ils continuaient a travailler, paradoxalement.
Assez fondamentalement, il apparait qu'on a pas besoin du plein emploi pour faire tourner un pays, et que le chômage n'est qu'une conséquence naturelle de l'augmentation de la production. Ce n'est pas le chômage qui serait un problème, mais sa gestion par notre société.
Voilà, sinon a part ça, le livre est pas si bien que ça, à mon goût...
Roi of the Suisse -
posté le 21/02/2022 à 18:55:04 (27376 messages postés)
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Alerte neige !
L'impôt : qui le paye ? qui en bénéficie ?
- Dans l'absolu, les riches payent plus d'impôt que les pauvres.
- En proportion, l'impôt pèse beaucoup plus sur les budgets des pauvres que sur les budgets des riches.
- L'impôt est ensuite redistribué (prestations), alors il bénéficie un peu plus aux plus riches (grosses retraites) et aux plus pauvres (aides sociales). La classe moyenne reçoit un peu moins de prestations.
- L'impôt réduit les inégalités. Sans l'impôt, le niveau de vie de décile le plus riche est 13 fois supérieur à celui du décile le plus pauvre. Avec l'impôt, le niveau de vie du décile le plus riche n'est "que" 3 fois plus élevé que le décile le plus pauvre.
- Ces schémas sont divisés en déciles, et donc on compare les 10% les plus riches avec les 10% les plus pauvres, ce qui reste raisonnable. Mais si on va chercher dans les 1% les plus riches et les 1% les plus pauvres, on trouve des choses incroyables. Les 1% les plus riches "échappent" à l'impôt.