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Index du forum > Vos créations > Les textes de Darkness, alias Liangel

Liangel - posté le 16/11/2008 à 19:35:08 (85 messages postés) ❤ 0
	Ce topic sera une sorte de recueil de tous mes textes, j'espère que vous en apprécierez la lecture. Je commence avec un texte parlant du voyage dans le temps, et de la vision de l'esprit d'une femme condamnée au bûcher car jugée sorcière. Citation: Par le feu, mon âme s'est libérée. Condamnée au bûcher, désignée comme hérétique par le commun des mortels, me voici esprit volant désormais sans attaches, sans contraintes et sans douleur. La chaleur étouffante des flammes ne m'atteint plus de même que l'ardeur de la foi démesurée de la populace paysanne qui ne jurait que par une entité qu'ils nommaient "Dieu" ou "Le Seigneur", déité supposée qui cependant ne semblait leur accorder aucune importance au vu de la disette et autres fléaux qui les frappent. Les dernières parcelles de ma chair se consument et s'envolent en cendres éparses au gré du vent froid, me traversant de part en part, et se redéposeront sur la terre pour la nourrir. Ainsi est fait le cycle de la vie. Je l'appelle "magie naturelle", ils l'appellent "sorcellerie". Mais peut-on vraiment parler de sorcellerie le fait de préparer des potions médicales à base de plantes rares, des mixtures certes nauséabondes mais pourtant efficaces sur nombre de maux et confier sa vie à la Nature plutôt qu'à la Foi ? Pourquoi alors ne pas punir de même les adeptes de "l'autre sorcellerie", ces préceptes qu'ils nomment "alchimie"? Je plane, suivant le cours du vent qui me porte, ne faisant plus qu'un avec l'air, pendant que d'en haut j'observe la bêtise aveugle de l'homme ne jurant que par l'artificiel au vu de l'importance que prend cette supposée science qu'est l'alchimie. Poisons répugnants, explosions violentes, acides dévorant la chair et les os, poudres sombres s'enflammant par une simple étincelle… comment les hommes peuvent-ils confier jusqu'à leurs âmes pour cette folie destructrice qui les dépasse et les consume comme l'a fait le feu avec mon corps? La voilà, la véritable hérésie que de dénigrer ce que la nature nous offre ! La voilà la véritable sorcellerie maligne qu'il faut éradiquer. Pourquoi n'écoutent-ils pas l'appel de la Terre Mère ? Pourquoi se tournent-ils vers l'illusion de l'artifice et la puissance destructrice de leur aliénation ardente? Je vois l'humanité évoluer, le monde changer de leurs mains. Et bien que le terme de "sorcellerie" relève maintenant plus de l'imaginaire des contes et légendes ou même de l'Histoire, la véritable sorcellerie se développe de manière tout à fait démesurée, expansion entretenue et attisée par le désir de l'homme de créer, découvrir de nouvelles choses, assouvir leur soif de puissance ou de domination. Si j'avais eu encore un corps fait de chair et de sang, si j'avais eu encore des yeux et un cœur battant, de chaudes larmes se seraient versées sans discontinuer, mon pouls se serait mis à pulser avec frénésie jusqu'à n'en plus pouvoir respirer. Décadence et déchéance résument désormais le quotidien de ces hommes, femmes et même enfants, dépendant de la vraie sorcellerie au point de l'intégrer dans leurs us et coutumes, parfois ne pouvant vivre sans médicaments artificiels et autres drogues créées par l'homme aveuglé par le pouvoir. Les armes, pourtant déjà dangereuses par le passé, devinrent d'une puissance dépassant l'entendement et la raison au point de pouvoir décimer tout un peuple. Les possibilités de création que peut fournir cette vile hérésie deviennent monstrueuses pour autant que l'esprit imaginatif de l'homme attise le feu de leur désir d'évoluer de multiples façons. Je regrette le temps où la nature prenait encore une place importante au sein des peuplades, où les druides prêchaient les vraies paroles de notre Terre Mère et veillaient au respect du cycle de la vie. Je regrette même que mon âme n'ait pas disparu par les flammes du bûcher ayant causé ma mort, je regrette de percevoir l'autodestruction de l'humanité par leur confiance aveugle en la véritable sorcellerie. Et la Nature de souffrir de cette avidité : terre souillée, mer salie, air vicié, la véritable sorcellerie que l'on nomme maintenant de multiples manières telles que la chimie, biochimie, ou que sais-je encore, est le Mal, le Diable corrupteur prêt à donner le coup de grâce. Ce n'est plus qu'une question de temps désormais. La terre est noire et froide, la mer n'est plus que chimère, l'air n'existe tout simplement plus. Ni arbre, ni fleur, ni ruisseau. Pas de gazouillis d'oiseaux ou même aboiement de chien. Cendres et poussière. Tous morts, tous immolés par le feu de leur folle création, le prix à payer pour n'avoir pu écouter l'appel à l'aide de la Nature, le prix à payer pour avoir succombé aux mirages de la sorcellerie et de l'artifice. Plus de ciel, plus de flammes, plus de vie. Mon âme même se meurt, couchée dans un lit de braises glaciales. Ma vue enfin se trouble. Dernière image, celle d'une totale désolation. Le néant. La paix.
La noirceur de l'âme côtoie la bonté du coeur. La tristesse est mienne, mais par l'esprit, le corps et le coeur, je survis.

Dunkel - posté le 16/11/2008 à 20:39:51 (3031 messages postés) ❤ 0
Wahnsinn.	C'est très beau. Vraiment. De plus ça me fait penser au personnage antagoniste principal de ma campagne de jdr... J'aime beaucoup toutes les expressions utilisées pour désigner l'humanité.

Liangel - posté le 16/11/2008 à 23:58:53 (85 messages postés) ❤ 0
	Merci bien pour ton commentaire, cela fait plaisir
La noirceur de l'âme côtoie la bonté du coeur. La tristesse est mienne, mais par l'esprit, le corps et le coeur, je survis.

Fenris - posté le 17/11/2008 à 21:53:28 (4492 messages postés) ❤ 0
	Très sympa, j'aime bien tes métaphores. Très bonne fluidité aussi. Bravo.

verehn - posté le 19/11/2008 à 11:52:12 (9056 messages postés) - - ❤ 0
Vhehrhehn	Wuw t'étais inspiré. GG
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Liangel - posté le 25/11/2008 à 16:52:15 (85 messages postés) ❤ 0
	Merci bien pour vos commentaires ^^ Voici un petit délire, ou comment définir les Ténèbres dans un univers Heroic Fantasy ^^ Citation: Le commun des mortels associent les Ténèbres au Mal ou au Chaos. A tord, du moins en partie. En effet, très peu d'entre nous savent que leurs idées qu'ils en ont fait des Ténèbres ne sont en fait qu'une partie de ce qu'est réellement cet univers sombre. Oui le monde des Ténèbres est régi par un équilibre entre deux forces opposées que sont la Nuit et le Néant, et la Lune en est indubitablement la balance. Selon le cycle de l'astre de la nuit, la puissance de ces deux entités varie : lors de la pleine lune, la Nuit voit sa puissance à son paroxysme, distillant la fraîcheur de la pénombre sur le monde, tandis qu'à la nouvelle lune, le Néant règne en maître sur les Ténèbres, développant son aura noire et glaciale, inspirant la crainte. Et l'équilibre devient parfait lorsque la Lune arbore les deux facettes des Ténèbres, lors du Premier Quartier ainsi que du Dernier Quartier. La Nuit et le Néant ne sont pas les seules forces constituant le plan des Ténèbres. Une troisième force n'est pas à négliger, neutre et constitué d'une partie des deux entités. En effet le plan des Ombres pourraient être assimilées à une sorte d'antichambre, point névralgique entre les deux principaux plans des Ténèbres et le plan réel. Les créatures habitant le plan de la nuit doivent passer par le plan des Ombres avant d'accéder au plan du Néant, et inversement. Comme le plan des Ombres est dépendant des deux autres forces des Ténèbres pour exister, constituant alors un cercle vicieux d'équilibre entre puissances opposées, la Lune régissant cet équilibre, l'Ombre faisant office de messager. Le pouvoir des Ténèbres, quelles qu'elles soient, ne s'apprend pas, il se dompte. En effet, le contrôle de cet élément est intimement lié à la nature même de la personne qui l'utilise, de par le lien qui l'unit à sa propre ombre. Plus ce lien et l'affinité qu'a cette personne avec les Ténèbres est fort, plus grand sera son pouvoir. Mais ce lien se doit d'être renforcé, et pour cela, il faut d'une part comprendre les mécanismes qui régissent ce monde sombre, et d'autre part se laisser s'imprégner de leur essence, en passant le plus de temps possible dans les différents plans Ténébreux. Etre en phase avec le cycle de la Lune est aussi la clé de la puissance du pouvoir des Ténèbres. En effet, utiliser le pouvoir de la Nuit lors de la nouvelle lune requiert beaucoup plus d'énergie et de concentration pour le contrôler; et de même pour le pouvoir du Néant utilisé lors de la pleine lune. Assimiler tout cela demande beaucoup de temps, trop diront certaines mauvaises langues. Cependant, le plan des Ombres, comme les deux autres plans Ténébreux, voient le temps se dilater, une journée passée dans ces plans équivaudrait à un grain dans le sablier du Temps dans le monde réel. Mais le corps ne vieillit qu'en fonction du temps dans le plan réel, ne souffrant pas du vieillissement lors de séjours dans les plans Ténébreux. Nul n'a réussi à ce jour à résoudre ce mystère de jouvence, et il reste encore beaucoup à apprendre des Ténèbres, une seule vie, même très longue, ne suffisant pas à cerner le mystère qui les entoure.
La noirceur de l'âme côtoie la bonté du coeur. La tristesse est mienne, mais par l'esprit, le corps et le coeur, je survis.

Pet007 - posté le 25/11/2008 à 17:41:55 (820 messages postés) ❤ 0
Loser ? oui, définitivement et forever \m>	OMG congratulation my friend It's so beautiful [/rosbif-language] Franchement c'est très inspiré et très sombre, je suis fan (Si j'ai le droit a UNE vanne genre une vidéo de Pascal Obispo, je pète un cable )
Ok, je sors...

verehn - posté le 25/11/2008 à 19:55:13 (9056 messages postés) - - ❤ 0
Vhehrhehn	La qualité a baissé par rapport au premier, mais tu écris bien. Je crois que c'est la vision trop descriptive et l'absence d'émotion qui gêne. Par contre, je suis pas sûr que tu puisses arranger l'émotion pour autant que je dise que ça pèche.
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Liangel - posté le 26/11/2008 à 12:02:51 (85 messages postés) ❤ 0
	En fait, dans ce texte, je ne vois pas où on pourrait caser des émotions, étant juste en fait une sorte de narration historique, une simple explication de ce que sont les Ténèbres tels que je le vois en terme d'héroïc fantasy ^^ Merci en tout cas pour ces commentaires EDIT : Voici un autre de mes textes, plus ancien : Citation: Un jour j'ouvre les yeux, et je me lève. Plus tard je vois ceux que plus tard j'appellerai papa et maman. Mes parents m'ont mis au monde, je suis leur premier enfant, une famille est née. Tout commençait ce jour là, un jour que personne ne pouvait oublier en chacun de nous. La naissance d'une famille proche : un père, une mère, un enfant. La vie passe, les corps et les esprits évoluent, la famille change de visage. Jeune adolescent dans la fleur de l'âge, ou plutôt de l'âge bête, je menais la vie dure à mes parents, mais au fond d'eux, malgré mon état d'esprit du moment, ils m'aiment. Pourquoi? Je n'ai rien fait de bien et ils m'aiment quand même? Est-ce cela l'esprit de famille? Pardonner à sa propre chair? Maman ne me frappe pas, elle me gronde juste. Papa ne se gêne pas, mais avec du recul je comprends ses gestes. Mon éducation, voila ce qu'ils faisaient sur moi, m'apprendre la vie. Au départ je me disais "mais qu'est-ce que j'en ai à faire de ce que vous dites les vioques!!!". Oui, je ne pouvais plus supporter leurs dires, leurs remontrances, à croire que je fais tout mal. Mais maintenant j'ai compris, tout compris, depuis ce jour... Jeune adulte, je me suis assagi, les études supérieures, puis le boulot m'ont calmé. Et l'appel du coeur m'a piqué au vif en croisant le regard de cette jeune femme. Coup de foudre, enfin appelez ça comme vous voulez, toujours est-il que nos chemins se sont croisés, et maintenant ils ne font qu'un seul et même boulevard. Oui j'ai compris pourquoi mes parents se comportaient de la sorte avec moi, et je regrette mes exactions passées. Depuis ce petit bout de chou, venu au monde. Je suis papa, quelque chose que j'aurais jamais pensé être. Papa d'un adorable bambin. Et tout d'un coup j'ai peur. Oui, peur de lui. Il va grandir, comme tout le monde, comme moi auparavant, il va évoluer, passer tous les stades de la vie jusqu'à l'âge adulte. Et c'est maintenant à moi d'endosser cette responsabilité de l'autorité parentale, cette éducation que j'avais eu beaucoup de mal à assimiler étant plus jeune. Mais nous sommes une famille : papa, maman, et enfant. Et même si on se déteste entre membres de famille, on ne peut que s'aimer. Car viendra le jour où un vide se fera sentir lorsque l'un de nous partira. Et on se dira dans notre tête d'imbécile : "Pourquoi je ne l'ai pas écouté? Pourquoi je l'ai ignoré?", avant de dire ces trois mots... "Tu me manques..."
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Golden - posté le 28/11/2008 à 18:41:08 (410 messages postés) ❤ 0
Imbécile heureux	Tu aimes bien l'expression "commun des mortels" hein? Non mais sérieusement, j'ai lu tes deux premiers, et c'était très bien, continue le travail... J'attends impatiemment la suite!
Golden | Call to Arms Studios

Liangel - posté le 28/11/2008 à 19:01:11 (85 messages postés) ❤ 0
	Lol ! Bah je trouve que cette expression est plus classe que le plus banal "hommes normaux", enfin ce n'est que mon humble avis ^^ Merci bien pour ton commentaire EDIT : Un autre de mes anciens textes, se basant sur la simple expression "Avoir une araignée au plafond" (un peu déformée ici ^^ ) Citation: Une salle de réunion, tout le monde se connaissait. J'étais la, je les connaissais tous. Nous étions joyeux et euphoriques, il y avait mon ex, nous étions restés en bons termes, quelques-uns de ses amis que je connaissais, des collègues de bureau. Nous plaisantions, riions gaiement... Une araignée naît dans mon cerveau... Jusqu'à ce que l'un d'eux me fasse une remarque salace à mon sujet. Sortant juste d'une rupture malgré tout douloureuse, j'ai tiqué... L'araignée grandit, mange... Je ne disais rien, masquais les apparences... mais mon ex renchérit sur cette remarque douteuse! L'araignée mord... Mon couteau déplié, je me suis rué sur elle et la poignarde au niveau de la gorge. Je n'écoute plus, je n'encaisse plus, je réagis. Mes nerfs... Le poison s'amplifie... Ils ne peuvent pas m'arrêter, je ne vois plus rien que le meurtre, la soif de sang, les tripes saillantes. Je tue, j'égorge, j'étripe, je mutile. Les coups de couteau pleuvent, le sang gicle, les boyaux se répandent sur le sol maculé. L'araignée se gave... Je ne m'arrête pas à leur mort. Je perfore, j'empale, je découpe, je hache. Un rire nerveux m'échappe, je roule des yeux, les muscles raidis, je frappe, je coupe, j'énuclée, je vide, je saigne, j'écrase. Un amas de chair, un monticule d'os, de boyaux fumants, d'organes fretillants, une mare de sang. L'araignée est en extase... Je continue encore, ils m'ont floué, m'ont brisé, m'ont trahi. J'arrache, je mords, je mange, je bois, je brise, je tords. La viande est tendre, les abats onctueux, le coeur saignant à point, les yeux fourrés à souhait. L'araignée finit sa vie... Je ris de ce spectacle rouge, je danse dans ce décor rouge, bercé par les bruits de gargouillis des tripes chaudes, des chairs nerveuses. Allez, les treize coups en l'honneur de mon ancienne dame, treize coups de couteau en pleine face, treize fois qu'elle n'avait pas compris, ne m'avait pas compris, n'avait rien compris, qu'elle me faisait mal sans conscience de ses actes, ou avec la volonté de faire souffrir. Dernier coup qui lui explose la cervelle, elle s'éparpille sur le sol. J'adore, je ris, je m'esclaffe. Et je m'égorge. Je me réveille en sursaut, en sueurs, enfiévré. Un cauchemar, ce n'était qu'un foutu cauchemar. Ma belle n'était pas à côté de moi, j'entends des bruits venant de la cuisine. Je la rejoins, elle préparait une tartine. Elle me sourit faiblement, elle me reproche mes humeurs... Un oeuf éclot, une araignée en sort... Je prends le couteau de cuisine...
La noirceur de l'âme côtoie la bonté du coeur. La tristesse est mienne, mais par l'esprit, le corps et le coeur, je survis.

verehn - posté le 04/12/2008 à 13:19:07 (9056 messages postés) - - ❤ 0
Vhehrhehn	Je crois que ça se remarque un peu quand tes textes sont plus anciens. Le dernier plairait à un sataniste, mais c'est pas trop ma tasse de thé
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Liangel - posté le 04/12/2008 à 14:20:12 (85 messages postés) ❤ 0
	verehn a dit: Je crois que ça se remarque un peu quand tes textes sont plus anciens. Serait-il possible d'être plus précis sur cette remarque, me dire en fait le pourquoi de cette remarque ? ^^
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verehn - posté le 04/12/2008 à 20:01:06 (9056 messages postés) - - ❤ 0
Vhehrhehn	Je veux dire que la hausse de qualité et la récence semblent se rejoindre. Le pourquoi: pareil que quand on remarque qu'il fait beau, sauf que là ça fait avancer ton topic.
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Liangel - posté le 05/12/2008 à 10:25:48 (85 messages postés) ❤ 0
	En même temps, ça serait dommage de ne pas progresser au fil du temps et de l'écriture de mes textes ^^. Dès que l'inspiration reviendra, un nouveau texte sera pondu. Mais en attendant, j'en ai pas mal en stock à vous proposer, dont celui-ci, peut-être mon préféré d'ailleurs, intitulé "Le couperet". Citation: Attendre, dans une salle blanche puant le propre et les produits chimiques et médicamenteux. Attendre, à côté de personnes totalement inconnues qui se demandent ce que je fais là. Attendre, fébrilement, seul sans personne pour me soutenir. C'est long, trop long, je commence à stresser, et pas qu'un peu... Je n'ai jamais autant tremblé de ma vie. Le coeur s'emballe de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe. Fatigue, malaises, migraines, je ne sais pas pourquoi, cet accumulation me vide de toutes mes forces, me consume, mon corps s'effrite par l'usure. Attendre afin de savoir, mais savoir quoi? Que je n'ai rien? Que c'est psychologique? Que j'invente mes maux? Je ne sais pas comment prendre la chose, j'appréhende les résultats, j'ai peur de ce qui va m'arriver. Mes mains manipulent nerveusement la fermeture éclair de mon portefeuille, il faut que je me calme, que je sois fort. Mais la tension est trop forte, je respire difficilement, je ne sais pas où me mettre. Et ces regards inquisiteurs me mettent mal à l'aise. Quoi, qu'est ce que tu regardes toi? Oui je suis malade, et alors? Toi aussi, non? Alors m'emmerde pas et va voir ailleurs si j'y suis! Je ne tiens plus en place, je n'en peux plus d'attendre. Mais merde, qu'est-ce qu'ils ont trouvé? Qu'est-ce que j'ai? Enfin, un homme en blanc vient et cite mon nom. C'est le moment, celui que je redoute le plus. Fébrilement je le suis dans une autre salle, à l'écart. Je n'aime pas l'expression de son visage, il se passe quelque chose, mais quoi? J'ai quoi? Dites le moi? J'ai... quoi? Non... pas ça... Pitié... Le couperet tombe... j'ai mal, je défaille. Le vide complet. Il me l'a annoncé, cette nouvelle que je redoutais tellement. Un mot m'a poignardé en plein coeur. Cancer. Suivi d'un deuxième. Incurable. Combien?... Un an, au maximum... Voilà, tout est dit, et tout s'effondre sur ces coups de butoir. Malade, je le savais, mais à ce point, non. Tout s'écroule, je suis encore si jeune, j'ai encore tant à découvrir, ou redécouvrir, tant à partager... Mes amis, je ne peux pas les quitter comme ça, ma famille, je ne peux pas les abandonner. Au fur et à mesure qu'il m'explique ce qui va arriver, je m'enfonce. Perte de mémoire, puis légume, non, je ne veux pas, pas comme ça. Je ne finirai pas comme ça, je ne veux pas. Les larmes coulent, je n'y peux rien, je suis impuissant face à ce coup du sort. Incurable... le coup de massue, le couperet, le bourreau en face de moi, continuant à me marteler le crâne et saigner mon coeur. Je rentre chez moi, je ne sais plus où je suis, c'est vide, c'est mort, le néant. Directement dans ma chambre, dans mon lit, et me laisse aller au désarroi le plus total. Rien à faire, je craque, je pleure toutes les larmes de mon corps. Une idée fugace, la dernière qui me serait venu à l'esprit en temps normal, mais suis-je normal désormais? Je me lève, me dirige dans la cuisine, un couteau, bien tranchant. Oui, tuer cette maladie, l'ouvrir, me tuer. Me libérer d'elle. En finir. La lame au niveau des poignets, le froid du métal contre ma peau. ... Lâche... J'allais me tuer, ne pas affronter cette nouvelle épreuve. Comme un lâche... Je n'ai même pas le courage d'aller jusqu'au bout, où me poser? Quoi faire? Que faire? Où étaient mes amis lorsque je recevais cette terrible nouvelle? Sont-ils vraiment mes amis? Seront-ils là pour me soutenir? Se défileront-ils? Je suis perdu, vidé de mes larmes, et je regarde ce couteau qui aurait pu m'être salvateur. Mais rien, pas un mot, pas une pensée, pas un geste, je restais debout les yeux fermés. Non. Pas comme ça. Tu vivras. Relever la tête, vivre avec. Ne pas y penser, vivre normalement. Revivre. Je refuse d'être une larve, je refuse de me laisser faire. Par tous les moyens, j'écraserai ce crabe qui me ronge. Qui ne tente rien, n'a rien. Je tente... je choisis de vivre. Et je mourrai le moment venu, avec toute ma lucidité et ma dignité. Un miracle peut exister. Le couperet est tombé, mais il ne m'aura pas.
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