Kno - posté le 12/03/2023 à 23:49:31. (4134 messages postés) -
Kenetec a dit:
Je sais pas exactement comment ils ont fait, si tout était minutieusement répété, ou s'il y avait une part d'improvisation.
De ce que j'ai pu lire c'est essentiellement improvisé, et tous les comédiens à part Lindon sont des amateurs dont le milieu social correspond à celui de leur personnage (la meuf de la CGT est joué par une soudeuse, les partons et les membres du gouvernement sont joués par des avocats et de haut-fonctionnaires...). Ça participe à la démarche naturaliste du film, ça permet d'avoir des dialogues spontanés avec des personnages qui cherchent leur mots, qui font des lapsus et des erreurs de langage, qui haussent le ton
Sinon je n'ai pas grand chose à rajouter, je plussoie tout ce que vous avez dis. J'avais déjà vu La Loi du marché, du même réalisateur, qui est assez similaire. Ça raconte la galère d'un ouvrier (également interprété par Vincent Lindon) pour retrouver un emploi après que son usine ait fermé.
Je suis venu ici pour corriger des bugs et botter des culs, et chez moi ça marche.
Kno - posté le 04/03/2023 à 20:08:45. (4134 messages postés) -
Le Magasin des Suicides :
J’ai trouvé le film assez décevant. C’est dommage, ça commence plutôt bien.
Visuellement c’est très réussi, le film a une identité visuelle qui fonctionne bien. Il y a de jolis image, notamment au niveau des décors pour représenter le milieu urbain morose.
La première chanson fait une bonne entrée en matière, l’inspiration de Danny Elfman et L’Étrange Noël de Mr. Jack est assez évidente et ça colle bien à l’esprit du film. L’humour noir fonctionne bien aussi.
Mais une fois qu’Alan a grandi, on perd très vite le côté grinçant et on tombe dans la facilité du « être triste c’est nul, il vaut mieux être heureux ». Alan arrive à rendre tout le monde heureux en un claquement doigt, je trouve qu’il a très peu de conflictualité et donc d’enjeux à cause de ça (à part vite fait avec son père), et du coup les personnages manquent de profondeur.
Ce qui fait aussi que les chansons manquent de raison d’être. Ce qui rend les chansons intéressantes et marquantes dans un film, c’est quand elles marquent un point d’orgue dans un arc narratif et/ou le développement émotionnel d’un personnage. Mais ici, vu que le film manque d’intensif dramatique la plupart des chansons n’ont pas grand-chose à raconter et arrivent comme un cheveux sur la soupe.
De ce que j’ai pu lire sur internet le roman se déroule dans un contexte quasi-postapocalytique à cause du dérèglement climatique, et c’est ça qui entraîne une explosion du nombre de suicide. Cette dimension est totalement absente du film, je trouve ça dommage. Ça aurait permit de mettre pas mal de choses en perspective, comme le fait que les Tuvache s’interdissent de se tuer malgré la tentation pour poursuivre leur « mission».
Il y a aussi la scène gênante où Alan épie sa soeur à oualp en train de se trémousser.
Connaissant un peu les romans de Jean Teulé, il est bien du genre à mettre des éléments malsains comme un crush incestueux pour mettre le lecteur mal à l’aise, mais dans le film c’est montré avec beaucoup de complaisance et plutôt comme quelque chose de positif (c’est associé au fait que la sœur retrouve le moral).
Au final le film passe complètement à côté de son potentiel. Techniquement il y a de bonnes choses (le dessin, la musique,…), le concept de départ avait du potentiel, mais le tout est saboté par une écriture beaucoup trop molle et édulcorée.
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Kno - posté le 26/02/2023 à 00:05:13. (4134 messages postés) -
A peu près d'accord avec Nonor. Je serais peut-être juste un peu plus magnanime sur l'humour. J'ai pas trouvé ça fou non plus, il y a effectivement pas mal de gags assez lourdingues, mais le film m'a quand tirer quelques sourires et l'ambiance globale décale du film fonctionne plutôt bien. Et puis au moins ils ont travaillé l'humour aussi sur le plan cinématographique (avec le timing du montage, certains choix de cardage, des plans de réaction,...), ce qui est déjà plus que pas mal de comédies.
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Kno - posté le 19/02/2023 à 19:01:17. (4134 messages postés) -
Moi j'ai trouvé que ça fonctionne plutôt bien. Le thème de la déchéance des stars hollywoodiennes est intéressant. ça rappelle Boulevard du Crépuscule, mais avec une rivalité sororale en plus.
C'est vrai qu'il aurait sûrement pu être raccourcir un peu, mais peut-être pas d'une heure quand même...
Citation:
Et la brune est beaucoup trop naïve et cucul.
Ça s'explique en bonne partie par la relation ambigüe avec sa sœur (leur mère qui lui donne pour consigne au début du film de toujours mieux traiter sa sœur qu'elle-même ne la traite, la culpabilité qu'elle a envers elle, qui est expliquée par la révélation finale mais qu'on ressent assez tôt dans le film,...).
Par contre c'est vrai que ses tentatives pour demander de l'aide sont un peu molles.
Citation:
La blonde ressemble à un clown, a tendance a surjoué (un style de l'époque ?).
La maquillage grotesque ça s'explique par le personnage qui est bloqué sur sa gloire passée et qui n'assume pas son vieillissement.
Pareil pour son jeu d'acteur, je n'ai pas trouvé qu'elle soit spécialement en surjeu, c'est juste que son personnage a un caractère puéril et exubérant, comme une enfant gâtée qui a mal vieillie.
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Kno - posté le 12/02/2023 à 14:06:54. (4134 messages postés) -
Effectivement les "practicals effects" sont très réussis. Les costumes sont étonnamment convaincants. L'intérieur du vaisseau rend très bien aussi.
C'est dommage que la mise en scène leur fasse si peu honneur. Notamment au niveau des combats. Les chorégraphies ont l'air pas si mal mais le montage brouillon les rendent peu lisible.
Niveau scénario c'est rompiche/20. Avec le titre et la jaquette je m'attendais à une histoire d'antihéros vigilante ultra-violent, et la première scène va effectivement dans ce sens, mais ensuite on embraye sur l'histoire des dessins et de la fouille archéologique et il ne se passe presque plus rien pendant le première heure de film. Le protagoniste parle beaucoup du fait que le Guyver est incontrôlable et du fardeau que ça représente pour lui mais on ne le ressent jamais concrètement dans le film vu qu'il se bat essentiellement contre des méchants aliens. Ça manque de scènes où il vire full Berserk (contre le vieil archéologue par exemple).
Après oui, y'a bien un petit charme de nanar suranné, mais c'est un peu léger pour tenir les deux heures. Passé la première heure je commençais déjà à piquer sérieusement du nez et il a fallu que je me force pour tout regarder en entier (la présence du Zaonoid avec des miaulement chelous en effet sonore a un peu aidé, cela dit )
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Kno - posté le 05/02/2023 à 18:09:44. (4134 messages postés) -
Oui, les plans sont tous très expressifs (via les choix d'angle de caméra avec des perspectives très marqués, les expressions faciales des personnages,...). Ce qui donne des visuels puissants même en statique donc le fait que l'animation soit rudimentaire n'est pas dérangeant outre mesure, je trouve. Ça le classe dans la petite famille des films d'animation fait main où le style graphique prend le pas sur l'animation, au côté des films de Frédéric Back et Alexandre Petrov).
Au final ça donne un dessin satirique de presse mais en version animé, je trouve. Ce qui rejoins la représentation caricaturale des personnages. A mon sens il faut tant y voir un conte moral avec un salaud qui trouve la rédemption, mais plutôt une farce grinçante où dans un monde rempli de connard, quelqu'un attrape la vertu comme on attrape une maladie.
Je connaissais Plympton de nom, notamment via mon grand-frère, et j'avais eu de bons retours de celui en particulier. Et je n'ai pas été déçu, il est à la hauteur de sa réputation.
Je n'irais pas forcément le revoir non plus mais par contre ça ma donné envie de jeter un œil au reste de sa filmo.
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Kno - posté le 29/01/2023 à 18:25:29. (4134 messages postés) -
Sylvanor a dit:
Le monstre qui poursuit les héros n'importe où impossible de s'échapper, le monstre invisible, le sexe et les allusions sexuelles à toutes les occasions, les héros grands ados/jeunes adultes, l'environnement typique rue américaine résidentielle bourgeoise, les morts vivants debout ensanglantés au regard vitreux, les bruitages électroniques crissants pendant les moments de tension... Et je suis sûr que j'en oublie.
Tout ça est hyper convenu, déjà vu plein de fois, y compris dans d'autres médias comme les jeux vidéo (qui ont beaucoup emprunté au cinéma).
Le truc c’est que le film s’apparente à un « slasher », une catégorie de film d’horreur très codifiée, donc je pense que ça n’a pas vraiment de sens lui de reprocher de reprendre ses codes. Ce serait un peu comme reprocher à un western de montrer une petite ville au milieu du désert, un cowboy solitaire,des bandits ou des indiens, des duels au revoler.
Pour apprécier le film, il faut plus le voir comme un exercice de style, ne pas s’arrêter sur ce qui est montrer, mais se concentrer sur comment c’est montré.
A ce titre je vous recommande de (re)voir les vidéos de Karim Debbache sur le sujet et notamment sur son origine avec Halloween de John Carpenter. Ça peut donner des pistes d’analyses intéressante pour It Follows, notamment sur la représentation abstraite du mal chez Carpenter :
Après, de façon général, je ne trouve pas que reprocher que quelque chose soit "déjà vu" ou éculé soit très pertinent. Ça implique que la valeur d'un trope ou d'un procédé narratif viendrait de son originalité plus que de sa signification et de ce que ça apporte à l’œuvre, ce avec quoi je ne suis pas vraiment d'accord.
Ou alors on pourrait en déduire qu'un remake serait forcément mauvais puisque basé sur un matériel= déjà existante. Hors ce qui est intéressant dans un remake c'est justement de voir le nouveau point de vue qu'apporte le réalisateur du remake sur le film d'origine.
Pour moi l'originalité est secondaire et c'est le message véhiculé qui est important. Du coup ça exclu quand même le plagiat pur et simple et les clichés reproduits de façon mécanique. Mais je pense que même si un film emploie un trope qui est habituellement utilisé comme cliché, on devrait le juger pour sa pertinence au sein du film, sans tenir compte du fait que d'autres films l'emploie de façon mécanique.
Kenetec a dit:
Donc on peut expliquer son côté surréaliste/étrange en imaginant c'est un cauchemar fait film : la technologie bizarre, les vieux écrans de télé, l'espèce de liseuse de Yara, il y a énormément de vieilles voitures et de vieux vêtements alors que ça semble se passer de nos jours.
L'ensemble dégage une atmosphère chelou qui contribue au malaise.
Oui, ça créer un sentiment de fausse familiarité, où tout nous paraît reconnaissable mais où en même temps quelque chose cloche.
A ce titre je pense que la banlieue résidentielle a été choisie comme décor justement pour la raison que Sylvanor critique : c’est un environnement très évocateur, même pour nous européens il a quelque chose de familier, qui va être perverti peu à peu (les maisons qu’on voit au début sont en bon état, mais lors des virées en voiture pour fuir le monstres on voit des plus en plus de pavillons à l’abandon, délabrées, calcinées, jusqu’à la piscine abandonnée à la fin qui a vraiment une aura funeste).
Je pense que le choix de la chiptune pour la musique suit un peu la même logique. Outre le côté nostalgique évident que ce style musical véhicule, c’est aussi un clin d’oeil à la synthwave que Carpenter composait pour ses films, notamment Halloween, mais en une variante plus moderne, avec des textures sonores plus travaillées. On retrouve un forme de fausse familiarité, un côté atemporel.
Au delà de l’atmosphère cauchemardesque, je pense que ça sert aussi le propos du film. Personnellement ça m’a rappelé des témoignages de personnes ayant vécut des évènements traumatiques chez eux, comme un cambriolage, qui racontaient qu’ils avaient perdu tout sentiment de sécurité offert par leur domicile, qu’ils finissent par se sentir étranger dans leur propre maison.
A mon sens c’est ça que dépeint le film : une expérience de paranoïa post-traumatique (dont les causes possibles peuvent être extrapolé : Jeff qui chloroforme et ligote Jay renvoie au viol, le fait que le monstre prenne l’apparence de membre de la famille de ses victimes évoque l’inceste ou les violences intrafamiliales,…), face à laquelle les proches de la victimes sont désarmés puisqu'ils ne peuvent pas percevoir ce qu'elle perçoit.
On peut aussi y voir la perte d’innocence des protagonistes adolescents, accompagné d’un malaise œdipien représenté par le fait que le monstre prenne souvent une apparence dénuée un peu bouffie, dénuée de toute érotisation et de tout glamour. Perte d’innocence qui est aussi marqué par un « foreshadowing » assez ironique : le rêve d’enfance que Jay raconte à Jeff, de pouvoir faire de grands virées en voitures avec ses amis, préfigurent leur voyages en voiture pour fuir le monstre, les deux enfants qui espionnent Jay préfigurent le monstre.
Sylvanor a dit:
Le budget effets spéciaux a pas dû être bien élevé, vu qu'il n'y a en fait aucun monstre, aucun truc magique ou étrange montré à l'écran à part deux trois cadavres debout! Bon c'est pas un défaut en soi on s'en fout du budget effets spéciaux mais pour un film d'horreur... Enfin c'est peut-être ça l'originalité du film, qu'y ait rien de monstrueux à voir...
Oui, pour moi c'est ça la grande force du film : créer une horreur ordinaire, intime, insidieuse, où le mal vient de ce qui nous est familier plutôt que de l'autre et de l'ailleurs.
Sylvanor a dit:
J'ai aussi l'impression qu'il y a une incohérence, on dit que le monstre se transmet en couchant, mais au final les deux persos qui essaient de le faire dans le film, ben le monstre continue de les poursuivre, alors d'où ça vient ce conseil à deux balles?
Surtout que le type qui couche avec la fille au début, que les persos retrouvent, il leur dit direct "moi ça me poursuit toujours... mais je dis ça pour toi, tu devrais coucher pour t'en débarrasser", hein mais quoi? Si ça te poursuit toujours ça signifie que coucher n'est pas efficace pour s'en débarrasser, hein, tu avais compris n'est-ce pas?
Si tu le refiles à quelqu'un, le monstre arrête de te poursuivre et poursuit la personne à qui tu l'as refilé à la place. Mais si le monstre tue cette personne, il se remet à te poursuivre toi. Ça ne te débarrasse pas définitivement de la malédiction mais ça te permet d'avoir un peu de répit. Et si la personne a qui tu l'as refilé couche avec une troisième personne, le monstre doit d'abord tuer cette troisième personne puis la personne à qui tu l'as refilé avant de te reprendre en chasse. Donc Jeff avait tout intérêt à inciter Jay a coucher avec quelqu'un d'autre : ça l'éloignerait d'un cran dans la chaîne et donc ça lui offrirait d'autant plus de répit.
On peut supposer que la fille qui se fait tuer dans la première séquence s'est fait refilé le monstre par Jeff. Ce qui explique pourquoi Jeff ne soucie pas du monstre quand il va au cinéma avec Jay, vu qu'il avait une autre cible. Mais quand il voit la "femme en jaune" dans le cinéma il comprend que la fille s'est fait choppé et que le monstre est de nouveau après lui
Le flim de semaine pro :
Des idiots et des anges, de Bill Plympton
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Kno - posté le 22/01/2023 à 19:10:43. (4134 messages postés) -
Je rejoinds Kody et Nonor.
Le plus gros défaut du film c'est la gestion des flashbacks un peu maladroite, le reste est très bien.
Adalia a dit:
J'aime pas le fait que ça essaie de plaindre les bourges, surtout qu'à ce niveau ça concerne aussi le mec pas seulement Hanako.
Je suis un peu d'accord avec ça. Même si la violence des classes supérieur est un peu montrer, c'est surtout par des personnages secondaire. Ca aurait effectivement été Koichiro soit un peu moins propre sur lui et devienne aussi vecteur de cette violence tout en gardant l'idée que lui aussi subit une pression social et que sa violence qu'il véhicule en est la conséquence.
Kenetec a dit:
Je trouve que c'est un film assez déprimant au final (même si ça finit sur une note d'espoir).
Tout ces personnages sont seuls, malheureux, hypocrites, et prisonnier de ces traditions 1000 fois trop rigides.
Je l'ai trouvé plus mélancolique que véritablement déprimant, en ce qui me concerne. Evidemment le constat qu'il fait sur la société japonaise est pas franchement réjouissant mais j'y ai aussi vu une invitation à "faire feu de tout bois" et à surmonter cette adversité en cherchant du réconfort dans les plaisirs simple.
"Sylvanor a dit:
Côté réalisation rien de très marquant mais c'est très soigné
Il y a quand même pas mal de plans intéressants, notamment pour représenter la "prison dorée" de Hanako et la pression sociale qu'elle subit (l'utilisation de cadres dans le cadre, de silhouettes flous en arrière-plan...)
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Visuellement rien à redire, ça a de la gueule.
(Fun fact, il y a un mec avec qui mon grand-reuf à fait son film de fin d’étude dans le générique).
Je suis plus mitigé en ce qui concerne l’écriture. Il y aurait eu matière à raconter des choses intéressantes sur les conflits intrafamiliaux (Baraka qui cherche à sortir de l’ombre de son frère, la rancoeur de Atcham envers Kerubim,...). Le problème c’est que ces relations ne sont pas ou peu développées, elles sont expliquées au détour d’un dialogues, souvent au milieu d’une baston, plutôt que du nous le montrer via les actions et interactions des personnages. Ce qui fait qu’on a moins l’occasion de s’attacher à eux et d’être affecter par leur décision.
Par exemple c’est Julith qui nous apprend que Baraka cherche à se démarquer de son frère, quand elle a déjà récupéré le Dofus Ivoire et qu’elle s’est déjà mis en rogne. Ça arrive au bout d’une heure de film et on a au final pas appris grand-chose sur elle pendant tout ce temps. Ça aurait eu beaucoup plus d’impact de la voir vriller en récupérant le Dofus si on déjà l’avait vu être régulièrement comparée à son frère malgré ses efforts, et se mettre à faire de plus en plus de zèle pour essayer d’obtenir de la reconnaissance, avant que ça se produise.
Ou le fait que dans la dimension Ecaflip, les temples soient placés par ordre de préférence du Dieu Ecaflip aurait aussi pu être une belle opportunité de représenter visuellement la désolation d’Atcham, placé tout en bas, à l’ombre de tout les autres.
Du coup ça donne des personnages assez binaires qui basculent d’un extrême à l’autre presque sans transition (Julith alterne entre méchante trod4rk et mère de famille attentionnée , Atcham oublie sa rancœur en un claquement de doigt et se sacrifie pour sauver Joris grâce au pouvoir de l’amitié,…). Prendre plus de temps pour étoffer les personnages ça aurait permis de rendre ça moins abrupte.
Et le temps qui aurait pu servir à ce développement des personnages se retrouve alloué à des trucs assez secondaires comme les péripéties dans la dimension Ecaflip ou le « flirt » de Khan Karkass. Ça m’a donné la sensation d’un intrigue « sur des rails », qui avance tout seule grâce à une chasse au McGuffin et d’autres facilités scénaristiques (comme le fait Lilotte sache comme par hasard, qui a déjà été relevé) en passant un peu à côté de son sujet.
Ça reste un film sympa, j’ai pas passé un mauvais moment en le regardant, mais je pense qu’il avait le potentiel d’être plus que ça.
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Kno - posté le 08/01/2023 à 17:27:41. (4134 messages postés) -
Ça m'a beaucoup plu aussi. Mon père étant mort récemment, le film a eu une résonance particulière pour moi (il a eu une fin de vie un peu moins paisible que Lucky, malheureusement).
Je n'ai pas grand chose à rajouter par rapport à ce qu'a dit Sylvanor, j'ai eu la même appréciation du film.
Il y a une séquence qui m'a marquée où on voit des plans du trajet habituel de Lucky mais sans personne à l'écran. J'ai eu un petit pincement au cœur en demandant si ça annonçait sa mort, et puis j'ai eu le soulagement de le voir finalement apparaitre.
Citation:
Le niveau des dialogue varie beaucoup, ce n’est pas constant comme un film de Tarantino. Parfois, c’est pas mal, c’est songé. Souvent, par contre, j’ai trouvé ça fleur bleu et un peu puéril, genre philosophie d’ado.
En même temps ce sont des gens ordinaires qui parlent de philosophie de façon mondaine autour d'un verre. De la philo de comptoir, littéralement. Le but c'est pas de donner un cours de philo mais de développer le personnage de Lucky qui est interpelé par un mot découvert au hasard d'une grille de mots croisés, qui va le sortir de sa routine quotidienne et l'amener à vers une sorte d'introspection.
Personnellement j'ai trouvé que les dialogues sont au contraire très bons. Ca n'a rien à voir avec du Tarantino qui cultive l'art de la belle formule et de la punchline. Là on est dans des dialogues du quotidiens et ils arrivent à donner rapidement de l'épaisseur aux personnages et à leurs relations.
Citation:
Y'a des plans intéressants, même si je me passerais bien de le voir en calcif, c'est déjà affreux chez les jeunes alors chez un vieux fripé.. xd
En même temps c'est un peu le but du film de montrer la vieillesse, telle qu'elle est, sans filtre, avec ses aspects les moins plaisants.
Citation:
à part David Lynch, je me suis demandé s'il était censé jouer un mec un peu simplet ou juste si il jouait pas bien.
Je ne connais pas suffisamment Lynch en temps qu'acteur pour savoir s'il est bon acteur ou pas (c'est seul de ses rôles que j'ai vu en fait), mais il m'a semblé que c'était intentionnel que le personnage ait l'air un peu simplet.
Kno - posté le 29/12/2022 à 18:38:54. (4134 messages postés) -
Ça peut se défendre mais il faut pas que ça aille trop loin non plus. Par exemple si je n'ai que deux minutes de libre dans la semaine pour regarder le film, est-ce que c'est ok de regarder la première et la dernière minute du film et de faire ma critique juste à partir de ça ? C'est une exagération, évidemment, mais je pense que tu vois où je veux en venir.
Si une personne a réellement envie de regarder le film et de faire sa critique et que c'est vraiment le temps qui lui manque, ça peut éventuellement se comprendre qu'il le regarde en accéléré, ou pas en entier, quitte a le revoir en condition normal en dehors du club ciné (mais il faut qu'il tienne compte du fait qu'il a vu une version dénaturée du film dans sa critique).
Par contre si c'est juste parce qu'il a la flemme de regarder le film en entier, j'ai envie de dire autant ne pas le regarder et passer son tour, parce que de toute façon il a un à-priori négatif sur le film et le fait de voir une version dénaturée du film risque plus de renforcer cet à-priori que l'inverse.
Créacoda a dit:
À mon sens, pour que le club marche, il faut un minimum d'organisation et faire en sorte d'appliquer un certain nombre de règles, notamment le fait de regarder les films proposés et en tenir compte dans notre emploi du temps (d'un dimanche à l'autre). Un film est proposé et tous donnent leur avis. Si par exemple, rendu au tour à un membre, on est tous trop occupé pour regarder leur film, c'est le début de la fin et ça fait précédence. Après, c'est à tous et chacun de décider d'appliquer les règles ou pas. L'intérêt du truc, est de s'engager quelque part.
Je suis d'accord avec toi sur le principe mais je pense que si on commence à créer des exceptions et des cas particulier pour justifier qu'untel ou untel n'ai pas posté sa critique, ça va justement avoir plutôt tendance à encourager les gens à passer leur tour en leur donnant des prétextes pour le faire.
Par exemple si on accepte ta nouvelle règlement comme quoi celui qui propose le film n'a pas besoin de poster leur critique, on accepte déjà d'avoir une critique en moins par semaine (cinq au lieu de six). Alors que si on reste sur "tout le monde doit poster une critique" et que Kenetec et moi sommes "en tort" de ne par l'avoir fait et que donc on doit faire des efforts autant que possible pour que ça ne se reproduise pas. Et la prochaine fois que j'aurais une semaine un peu chargé, je me souviendrais que j'ai déjà loupé des semaines sur le Club Ciné et qu'il faut que je le fasse passer en priorité par rapport au reste pour essayer de ne pas en louper une de plus.
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Kno - posté le 29/12/2022 à 15:53:53. (4134 messages postés) -
Créacode a dit:
Pour être franc, j'aurais eu tendance à penser que sauter quelques bouts pour un film de 3h30, ce n'était pas bien grave.
Si le réalisateur a fait un film de 3h30 c'est qu'il estimait que les 3h30 étaient nécessaires. Si tu commences à sauter des passages, tu ne sais pas ce que tu rates, si ça trouve tu as sauté des scènes essentielles qui auraient changer ta perception du film. Sauter des passages ou regarder le film en accéléré ça dénature l’œuvre, ça détruit le travail qui a été fait sur la structure du film, sur son rythme, sur le montage. Tu ne peux pas l’apprécier correctement dans tes conditions. Si tu trouves le film trop long il vaut mieux le regarder en plusieurs fois. Même si ça modifie un peu l'expérience par rapport à si tu le regardais d'une traite, au moins ça préserve l'essentiel de l’œuvre.
Créacode a dit:
Sinon, puisque Kenetec et Kno n'ont pas fait de retour sur leur film respectif je dois ajouter comme règlement que c'est optionnel pour être équitable pour tous.
J'ajoute donc le réglement huit:
Citation:
VIII. Les participants ne sont pas tenu(e)s de faire un retour sur le film qu'ils/qu'elles proposent eux-mêmes/elles-mêmes.
Est-ce qu'il y a vraiment besoin d'ajouter une règle spécialement pour ça ?
En ce qui me concerne j'avais envie de poster mon avis sur la Nuit du Chasseur, (surtout qu'il a plusieurs personnes qui ne l'ont pas trop apprécié alors que moi je l'ai trouvé excellent, donc j'avais envie de le défendre), sauf que je suis en vacances avec ma famille pour les fêtes et je fais plein d'activités avec eux donc j'ai un peu de mal à trouvé le temps de pour le faire (et accessoirement je suis pas trop satisfait de ce que j'écris, j'ai l'impression de pas lui faire suffisamment honneur pour arriver à convaincre les autres de ses qualités). Je suis pas sûr de trouver le temps de voir le film de cette semaine non plus. Sur le principe, regarder un film de 4h ça ne me dérange pas, mais là ça tombe assez mal.
Et je pense que tôt au tard ça va arriver à tous les participants de zapper une semaine parce qu'il est trop occupé, c'est même pas une question d'être celui qui a proposé le film. Je pense qu'il faut accéder qu'on fait tous ça par loisir et que notre participant dépendra forcément de nos disponibilités.
Évidemment il faut quand qu'on fasse un minimum d'efforts pour regarder les films, de manière à ce qu'il y ait au moins quelques personnes pour en discuter chaque semaine, histoire que ça ne devienne pas juste un deuxième Topic du Cinéma on on parle des films qu'on a vu récemment.
Mais du moment qu'on a cette base, même s'il y avait des gens qui ne postaient leur critiques qu'une fois tous les 2 ou 3 mois, ce serait toujours un plus des les laisser partager leur avis et discuter du film avec nous, non ?
"Adalia a dit:
Wah Nonor c'est un critique ciné xd j'me sens tellement minable avec mes avis ras des pâquerettes x)
Bah le fait de participer à ce club c'est un bon début pour améliorer ça ^^. Lire les critiques d'autres personnes ça permet de découvrir des choses qu'on a pu louper en regardant le film juste par soi-même, et d'apprendre à décrire plus en détail ce qui nous a plu dans un film aussi, accessoirement.
Personnellement les 3 films que j'ai vu jusque là m'ont tous désarçonnés et laisser perplexe sur certains aspect, mais le fait de les avoir vu dans le cadre du club m'a encouragé à y repenser à deux fois et à réfléchir si je n'avais pas raté ou mal compris certains éléments (bon, j'avais quand même une opinion positive des trois films malgré tout donc ça aide un peu aussi...). En prenant le temps de regarder d'autres critiques sur internet, se demander quelles thématiques le réalisateur voulaient aborder et quels procédés narratif ou de mise en scène ils utilise pour le faire, en cherchant d'autres films avec des thématiques similaires pour voir s'il utilise d'autres procédés qui marchent mieux ou moins bien, etc., j'ai le sentiment d'avoir un opinion plus mûre sur les films et de les apprécier à leur juste valeur.
Je suis venu ici pour corriger des bugs et botter des culs, et chez moi ça marche.
Kno - posté le 28/12/2022 à 19:13:33. (4134 messages postés) -
Ouais, je l'ai vu hier avec la mif' et je suis d'accord avec à peu près tout ce que tu as dis.
Visuellement c'est sublime. La 3D fonctionne super bien, Je pense le fait que le film se passe beaucoup dans l'eau aide beaucoup, ça donne des profondeurs de champ intéressante avec des éléments qui flotte un peu partout, et ça accentue la sensation d'impesanteur (comme dans Gravity)
L'utilisation de la 3D sur les effets de lumières et sur les hologrammes donnent des choses très intéressantes aussi. Mais ils se sont pas servi que pour le "wow effect", il y aussi tout la première séquence, très intimiste, qui parle de la vie de famille de Sully et sa go après les événements du premier, où la 3D créer une proximité, un contact presque charnel avec les personnages. Du coup j'ai trouvé ça intéressant d'ouvrir le film là-dessus alors que le public arrive en s'attendant à voir du grand spectacle.
Je trouve qu'ils s'en sont bien sorti au niveau de la colorimétrie malgré l'assombrissement cause par les lunettes 3D, voire même ils ont réussit à le trouver à leur avantage, comme dans la scène d'embuscade sous la pluie qui rend super bien.
Concernant le scénario je me dis que ça aurait limite pu être plus intéressant de laisse de côte les personnages du premier opus et de faire une histoire totalement indépendant, avec une famille de qui na'vi qui quitte la forêt et se réfugie chez une tribu des océans pour échapper à la guerre, et qui se fait rattraper par celle-ci à cause de l'arrivé des pécheurs.
On a aussi vu Glass Onion, la suite de A couteaux tirés. On retrouve la même recette que le premier, la surprise en moins : une intrigue à tiroirs, un gros casting et un portait au vitriol de la bourgeoisie. Mais autant le premier montrait de la vieille bourgeoisie de partimoine, autant celui-ci s'attaque aux nouveaux riche de (un entrepeneur façon Steve Jobs ou Elon Musk, un streamer masculiniste, une influenceuse "lifestyle" championne des dérapages racistes, ...)
Mon grand-reuf préfère les acteurs du premier qui ont plus de bouteille et qui offraient une interprétation plus en finesse de la vieille bourgeoise. Je suis plutôt d’accord avec lui là-dessus. Ici, on est plus dans l'exubérance, ça cabotine pas mal. Mais c'est aussi les profils des personnages représentés qui veut ça. Et puis il y a toujours Daniel Craig qui fait le café dans son rôle d'enquêteur old-school.
Le copain de ma mère a trouvé le plot twist un peu capillotracté, personnellement je trouve que ça passe pas si mal.
Et puis l'humour de Rian Johnson fonctionne toujours aussi bien.
Et dans un moment de désœuvrement on a aussi regardé Avalonia, l'étrange voyage. Je comprends qu'ils se soient pas donné la peine de faire de la pub parce que y'a pas grand chose à voir.
C'est un film d'aventure familial des plus génériques, plein de bon sentiment, avec une morale écolo dans l'air du temps mais pas franchement révolutionnaire.
J'ai quand même vu une ou deux pubs passer récemment, et dans la mesure ou la relation homosexuelle qui a déclenché une shitstorm sur les interwebz n'était mentionnée à aucun moment et qu'elle est ultra anecdotique dans le film (c'est juste un des personnages principaux qui a un crush sur un mec qu'on voit vite fait au début et à la fin, ils flirtent un peu l'un avec l'autre mais ça s'arrête là), je trouve la shitstorm en question totalement complètement stupide et disproportionnée.
Je suis venu ici pour corriger des bugs et botter des culs, et chez moi ça marche.
Kno - posté le 22/12/2022 à 16:58:21. (4134 messages postés) -
A ce sujet, Le Canard Réfractaire vient de sortir une vidéo qui fait le bilan des conséquence de la guerre pour la Russie :
Too Long; Didn't Watch : - En ce qui concerne le gaz, la Russie est plutôt gagnante car l'Europe est très dépendante du gaz russe. Même si elle en vend moins, l'augmentation du prix causé par la raréfaction compense très largement cette diminution des ventes, au point que la société russe GazProm a fait des bénéfices records en 2022.
- Mais la vente de pétrole est beaucoup plus importante que la vente de gaz pour l'économie russe, et le bilan est beaucoup moins glorieux. Il a plusieurs autre fournisseurs de pétrole dans le monde (les États-Unis, les pays du Golfe...) qui pouvaient remplacer la Russie, donc celle-ci n'a pas pu bénéficier d'une hausse des prix et se retrouvent avec des stocks pétrole invendu sur les bras.
- En termes de commerce international, la Russie s'est totalement grillé auprès de ses partenaires européens, ce qui mettent énormément d'industries dépendantes de cette coopération en péril. Par exemple ils sont obligés de démonter des avions pour en réparer d'autres car Airbus ne leur vend plus de pièces de rechanges.
- La Russie va donc devoir compter uniquement sur les secteurs où elle est totalement autonome : l'agriculture, le nucléaire et les énergies fossiles.
- Elle risque d'être relégué au rang d'état satellite du bloc chinois. Elle peut en effet y trouver des partenaires (les industries chinoises peuvent leur fournir ce que les européens ont arrêté de leur vendre, des pays à forte croissance comme l'Inde peuvent être intéressés ponctuellement par leurs stocks de pétroles invendu), mais plutôt en situation de demandeur, donc d’infériorité dans les négociations.
- Pourquoi faire cette guerre si la Russie avait tant à y perdre : l'hypothèse du Canard est qu'il s'agit en fait de l'externalisation d'un conflit politique interne de la Russie. Le pouvoir est actuellement détenu par le réseau mafieux que Poutine a mis en place après le chute de l'URSS. Mais avec l'ouverture au marché capitaliste est apparue une nouvelle bourgeoisie qui a gagné un pouvoir économique grandissant, au point de menacer les intérêts de Poutine en convoitant des postes économiques clés où il avait placé des potes à lui.
Le fait est que c'est cette nouvelle bourgeoisie qui a le plus pâti des sanctions internationales, puisque c'est justement de là qu'elle tire son pouvoir.
Donc c'est possible que le projet initiale de Poutine était de réaffirmer son autorité grâce à une victoire militaire facile sur l'Ukraine, tout faisant tomber la menace interne que représentait la nouvelle bourgeoisie grâce aux sanctions. Mais si le deuxième objectif a du être rempli au delà de ses espérances, le premier a été mise à mal par la résistance des Ukrainiens en obligeant Poutine à faire de la communication de crise pour justifier que ce qui devait être à la base une simple opération spécial sans risque où les ukrainiens devait déposer les armes sans résistance et accueillir les russes à bras ouverts, s'est finalement changé en guerre d'usure avec mobilisation partielle et de nombreuses pertes du côté russe.
Je suis pas sûr d'être 100% convaincu par cette hypothèse mais c'est une piste de réflexion intéressante.
Je suis venu ici pour corriger des bugs et botter des culs, et chez moi ça marche.
Kno - posté le 18/12/2022 à 19:15:44. (4134 messages postés) -
Sylvanor a dit:
C'est curieux que vous perceviez la relation entre le héros et la nana comme une romance.
Moi j'y ai pas vu ça du tout.
Pour moi, s'il l'épargne elle et son mec c'est juste par pitié.
Sans doute qu'il la trouve séduisante, mais il ne cherche à la revoir à aucun autre moment (même s'il y a le cadeau à la fin), j'y ai juste vu un instant de faiblesse de sa part, où il se dit que c'est trop gratuit de les buter tous les deux.
Y'a quand même pas mal de choses qui l'indiquent. En plus du cadeau, il y a une scène où il vient pour la récupérer après son enregistrement alors qu'elle lui a dit que c'était pas nécessaire (et il fait demi-tour parce que son amant arrive avant lui), il essaie de la rappeler une première fois avant d'attaquer l'hôtel et une deuxième fois avant que le frère du trafiquant d'armes l'achève, et ensuite il y a un flash-back où on le revoit assister à l'enregistrement, et où il affiche un grand sourire (c'est d'ailleurs la seule fois du film qu'il sourit, ou qu'il exprime aussi ouvertement une émotion de manière général).
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Kno - posté le 18/12/2022 à 14:37:22. (4134 messages postés) -
Je partage l'avis de Nonor et Kody également.
Visuellement le film est très soigné, très élégant.
Les scènes d'actions fonctionnent bien, même si j'ai trouvé qu'il y a quelques plans qui font un peu tache, comme les plans où la caméra suit le mouvement du bâton avec lequel le protagoniste est en train de frapper, ou celui où la caméra suit les contorsions du protagoniste qui esquive des coups.
C'est pas les plans qui sont mauvais en eux-même mais je trouve qu'ils ne s’intègrent pas bien dans le montage. Comme ça été dit les scènes d'actions sont très fluides mais ces plans-là cassent un peu cette dynamique.
Le scénario m'a effectivement paru assez convenu au premier abord, j'ai même eu un peu une impression de déjà vue par rapport à Decision to Leave, de Park Chan-wook, au début du film. Les deux sont des films visuellement très léchés, avec une superbe mise en scène, où un protagoniste rigoureux et professionnel s'éprend d'une femme qui va le conduire à la faute (un policier et la suspecte principale d'une enquête qu'il mène, dans le cas de Decision to Leave).
Mais les deux films partent finalement dans des directions très différents. Decision to Leave développe sa romance comme un duel, un jeu de séduction sournois entre les deux protagoniste. La mise en scène souligne le caractère obsessionnel de la fascination que développe le policier pour sa suspecte à mesure qu'il enquête sur elle.
Ici il n'y a même pas de romance à proprement parler. Sun-woo a au final très peu d'interactions avec Hee-soo, et on a aucune indication qu'elle ait le moindre sentiment pour lui, la relation est totalement à sens unique. C'est intéressant, ça souligne l’irrationalité et l'absurdité de la guerre que Sun-woo va mené au nom d'un amour qu'il fantasme complètement.
Ce qui pose problème, selon moi, c'est que le protagoniste est un peu trop lisse et propre sur lui. Je sais bien que c'est une convention du cinéma asiatique d'avoir un jeu d'acteur très en retenu, qui joue sur l'intensité des regards et des silences, mais vu qu'ici le film parle d'un personnage qui se laisse emporter par ses émotions, ça créer un décalage un peu perturbant entre son attitude et ses actions.
Je me dis que ça aurait été peut-être plus intéressant d'avoir cinquantenaire désabusé comme protagoniste (intérprété par un acteur avec un "gueule", comme Choi Min-sik). D'une part ça aurait permis d'avoir une affectation plus paternelle envers la copine du parton, plutôt qu'une énième romance, et d'autre part ça aurait souligné.
Ou alors créer une graduation dans l'expressivité de son jeu d'acteur à mesure qu'il se laisse déborder par ses émotions. C'est déjà un peu le cas dans la scène finale où il fait une fait une tirade empreinte d'émotions, mais je pense que ça aurait mieux fonctionné si c'était amené progressivement tout au long du film.
Citation:
Les citations au début et à la fin? C'est quoi le sens?
La première préfigure l'évolution que va vivre le protagoniste durant le film, le fait que son coup de foudre pour la concubine de son patron va bousculer son rapport au monde qui l'entoure, qui lui reste le même.
La deuxième exprime le fait que ce coup de foudre l'avait sorti d'un quotidien morose, mais que son désir était illusoire, inatteignable, à la manière d'un rêve sublime duquel on finit forcément par se réveiller.
Citation:
Le côté indestructible du héros au bout d'un moment ça m'a vraiment sortie du film par contre.
C'est un "code" qu'on retrouve dans beaucoup de film coréens qui parlent de vengeance il me semble. Je pense que ça sert à pousser la soif de vengeance du protagoniste jusqu'à l'absurde, montrer qu'il est tellement déterminé que même des blessures mortelles ne peuvent plus l'arrêter.
Après je trouve aussi que la scène de la patinoire où il se prends les coups de couteaux est peu crédible. A la rigueur si ça avait été amené en montrant que le protagoniste est tellement arrogant et sûr de lui qu'il n'envisage même pas que le mec en face puisse le prendre par surpris, ça aurait pu fonctionner. Mais là il arrive vraiment comme une fleur à un combat de couteaux.
Citation:
il y a des partis pris forts comme ces nombreuses scènes où la caméra suit les personnages derrière leur dos ou devant eux quand ils marchent dans des couloirs, avec cette sensation de planer un peu.
Oui, d'ailleurs c'est intéressant de noter la symétrie entre la première scène du film, où ces plans sont utilisés pour montrer sa position d'autorité dans l'hôtel quand il descend mettre une raclée au trois gangsters, et la fin du film ou il retraverse les même couloirs en sens inverse pour venir assouvir sa vengeance.
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Kno - posté le 13/12/2022 à 21:18:55. (4134 messages postés) -
Bah oui, y'a pas de raison que celui qui propose ne puisse pas participer à l'échange. Et puis comme ça il peut expliquer pourquoi il a choisi le film.
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Un film assez surprenant, et une assez bonne surprise en ce qui me concerne.
Le film adopte un style naturaliste, qui rappelle les films sociaux britannique comme ceux de Ken Loach, donc la mise en scène est assez épurée, mais on a quand même droit à quelques jolis plans avec des composition intéressante. Sur cette partie là je rejoins Kenetec, les dialogues sont bons, les acteurs sont convaincant et ont une bonne alchimie. Ça les rend très attachants malgré (ou grâce à) toutes leurs imperfections, ce qui donne un drame familial/social poignant.
En plus de l’utilisation de la caméra à l’épaule déjà évoqué par les autres, j’ai relevé l’utilisation récurrente d’un montage très saccadé lors de certaines scènes, où chaque changement de plan fait une micro-ellipse
C’est souvent associé à des disputes ou des moments de tensions entre Jay et Shel et ça vise donc sûrement à nous faire ressentir leur confusion et leur fébrilité dans ces moments de leur vie, et au début ça marche plutôt bien mais je trouve que leur monteur en abuse et que ça finit par devenir un peu irritant. Cela dit c’est plutôt dans la deuxième moitié de film que ça m’a dérangé, donc il y a peut-être une gradation de ces effets au cours du film pour montrer la perte de contrôle et la confusion grandissante de Jay.
Toujours est-il que j’ai trouvé à un peu excessif par moment, et a fortiori pour la caméra à l'épaule qui rend fini par rendre les scènes illisibles. En particulier la course poursuite dans les sous-terrains qui est filmé à l'épaulé ET dans le noir. Là encore il y a surement une volonté de retranscrire la panique et la détresse de Jay et Gal mais bon, là on comprend même plus ce qu'on est en train de regardé.
En ce qui concerne le troisième acte, je l’ai peut-être trouvé un peu moins déstabilisant que vous parce que je l’ai pris comme il venait sans chercher à tout prix à trouver une explication rationnelle, même si je trouve aussi qu’il arrive de façon trop abrupte et qu’il aurait pu être amené plus progressivement.
Je pense qu’il faut le voir d’une manière allégorique avant tout. A mon avis ça sert avant tout à montre la perte de contrôle de Jay et la folie dans laquelle il sombre peu à peu. J’y ai vu aussi un possible commentaire politique : les membres connus de la sectes font partis des classes supérieur (le « client », un député, un médecin, une RH,… ). Ils mènent à la baguette Jay, un prolétaire, dans un jeu dont il ne connaît pas les règles, qui le dépasse et le laisse désorienté au point qu’il finit par retourner sa violence contre sa famille et son meilleur ami.
Une illustration de la « violence symbolique », en somme, mise en contraste avec la violence physique de Jay.
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Kno - posté le 12/12/2022 à 01:18:14. (4134 messages postés) -
Hello. Je suis chaud pour participé.
Je viens de regarder Kill List mais il commence à être un peu tard, je suis pas sûr d'arriver à rédiger ma critique ce soir. Ça va si je la poste demain ?
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Kno - posté le 08/11/2022 à 12:10:12. (4134 messages postés) -
Doude a dit:
C'est un paradoxe que je n'explique pas, les school shooting des US sont un sujet de blague et effectivement les américains surarmés sont moqués, et dans le même temps pas mal de posts montrant une certaine fascination pour les armes à feu.
Je pense qu'ils considèrent que le problème des armes à feu c'est le manque de régulation qui permet aux "mauvaises" personnes de récupérer des fusils d'assaut pour aller mitrailler des écoles. Mais que par contre il autorisé les "bonnes" personnes à avoir des armes pour se défendre. Les commentaires sous les publications qui rapportent qu'un cambrioleur s'est fait abattre par le propriétaire sont assez approbateurs par exemple (ou toute personne se faisant justice elle-même de manière générale).
Doude a dit:
Ha ouais 9gag j'y traîne depuis plusieurs années et j'ai vu le truc dégénérer, hallucinant en effet.
Oui, pareil. La tendance a toujours été là mais c'était plus soft et plus isolés. Il y a quelques années ça m'arrivaient encore de temps à autre d'être agréablement surpris, en allant voir les commentaires d'une publi réac', de trouver une majorité de réponses qui essaient de recardé le truc et d'apporter la contradiction.
Maintenant le contenu haineux est devenu omniprésent et les rares personnes qui essaient de le condamner se font pourrir.
"RotS a dit:
Par exemple, un post est automatiquement supprimé après un nombre de signalements émanant de comptes validés comme fiables.
Il ya déjà un peu ça sur 9gag, les commentaires qui reçoivent trop de vote négatifs sont masqués par défaut (et ceux qui contiennent des injures aussi). Malheureusement c'est pas les commentaires problématiques qui en font les frais.
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