[RPG-MAKER.FR] Oniromancie: tout l'univers de RPG Maker en français

Je me suis amusé à mettre en musique sur Udio une poésie que j'avais écrite et que je n'ai jamais mis en musique parce que le texte est un peu long. Le résultat est impressionnant :kawaii

Muraille
https://on.soundcloud.com/cum6jfnpxtqJ3YSR6

Je me revois bambin au coeur de mon enceinte
Cette fermette vétuste et son sombre verger
Mon enfance évasive que la pénombre évince
Ombragé par ce mur, haut, qui nous séparait.

L'édifice, ce titan, delimitait nos terres
Et à perte de vue, il semblait nous narguer.
Nous, les peuples de l'Est, traversions les ères.
Sans nous préoccuper du voisin d'à côté.
Mon père était vêtu d'un gilet militaire
Symbole perdu d'un front que nul ne peux dater.
Madame m'enlaçait de ses griffes acérées
Pour que je ne m'échappe de cette vie prépubaire.

Et les années passerent, au pied de la muraille,
A cette surface d'échos, je m'étais résolu.
Mais l'envie d'un ailleurs me saisis aux entrailles.
Besoin irrepressible de franchir l'inconnu.

Je préparais des cordes, harnets et victuailles.
Me cachant de Madame, qui m'eût aimé inapte.
Allons mon père, c'est l'heure, ton fils part en escale !
L'ascension verticale est ma premiere étape.

[clarinet solo]
Le premier pas franchi, un coup dans ma poitrine.
Les hommes, comme les fourmis, ont conscience du danger.
Dans un travelling arriere, tiré d'une scène de film.
Me voilà confronté à toute l'immensité.

Mais en fermant les yeux on dompte l'impossible,
Et je lutte déjà face aux premiers nuages
La poussière des parois confondue au brouillard,
Trouble tant ma vision, que vint l'imperceptible.
Et je vis mon errance comme on va à spectacle,
Pour mieux impressionner, toujours viser le beau.
Le mist environnant désormais se rétracte
Un soleil écarlate fait jaillir ses faisceaux.

Puis assis en tailleur sonne l'heure de dormir,
Sur la paroie du mur, hamac dans les étoiles.
Les rapaces qui crient au loin leurs souvenirs,
M'entrainent à rêvasser à cette parade nuptiale
La surface tout a coup pivota sur elle même,
Me laissant faire face à l'océan du vide.
Mesdames, Messieurs, présent, au milieu de ce rêve :
Un grand papillon blanc venu s'entretenir.

-"Pourquoi veux tu monter ?" "Que cherche-tu à fuir ?"
-"Je suis un utopiste !", "Je ne fuis que l'ennui."

Des l'aube, je repris, hâtivement mon périple,
Je ne distinguais plus ni le ciel, ni la terre.
Mes mains endolories par des gestes frénétiques,
Me rappelaient que j'étais solitaire.
Pourquoi le firmament..
si il n'y a de partage ?
Pourquoi grimper si haut... si personne ne le voit ?
Tout ce que j'accomplit durant ce long voyage,
Sera t'il bénéfique à un autre que moi ?

Père m'aurait dit "Mon fils, n'oublie pas tes prières,
Le divin est partout même si tu ne le vois pas".
Madame consentirais avec un air austère,
Et me ferait disparaitre, en claquant des doigts.
Sorti de ma torpeur je détecte la cime.
Voici poindre le sommet de cette bâtisse sans fin,
Et en cet instant pure l'ascension se termine,
Mon but inaltérable est désormais atteint.

Et du haut de ce mur j'observe les royaumes,
Des prairies gigantesque, de somptueux hameaux.
Des rivières et des fleuves, une parfaite symbiose,
Des moulins volent aux vents bercé par les rameaux.

Mais à vouloir monter sans penser à la suite,
Je ne suis équipé, pour maintenant redescendre...
Madame m'aurait grondée, sous sa mine déconfite...

"T'as oublié ta tête le jour de ta naissance !"

Alors dans ma prison, je contemple le monde,
Loin de vos mots, Madame, de votre frénésie.
Des émeraudes, des opales, des rubis correspondent.
Je ferme les yeux et clame :
"Putain... c'est beau la vie !"